Le séminariste
Le séminariste
Enfant, il enviait dans la tranquille église,
Sous le feu des vitraux aux mystiques attraits,
L'homme à qui, pensait-il, Dieu livre ses secrets,
Tandis qu'un chant l'ntraîne et l'encens le grise.
Il sera prêtre un nour, son âme réalise
Le rêve ardent et chaste, il ira sans regrets
Au devant du Seigneur, vers les seuls bonheurs vrais,
Sous le regard de saints dont l'oeil clair divinise.
Que t'importe ce monde attrayant ou moqueur,
Tel dont le front doit être aussi pur que le coeur?
Sauras-tu seulement pleurer ton sacrifice,
Quand tu rencontreras l'amour, fruit défendu,
Et que ton pauvre coeur détourné du calice
Ne connaîtra le ciel que pour l'avoir perdu!
Chants d'Aurore, 1886.
Retour aux articles de la catégorie Chants d'aurore, 1886 -