Absence
Absence
Les taillis où jouait la brise aromatique
Me semblaient ce soir-là pleurer comme mon coeur;
Dieu met dans la nature une étrange musique,
Gaie avec la gaîté, triste avec la douleur.
Les saules dont le vent berce en chantant les branches
Jetaient leurs fleurs aux doux méandres du courant;
On voyait dans le ciel, ce grand nid de pervenches,
Du vent et des oiseaux passer le vol errant.
Mais l'abandon glissait partout sa voix cruelle
Pour venir sur mes pas rouler un long adieu;
Car tu devais partir, et mon âme rebelle
Perdait en te perdant le droit de coire en Dieu.
Chants d'Aurore, 1886.
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