La bonbonnière
La bonbonnière
Sonnet
Elle a bien cent ans votre bonbonnière
Et le temps a mis son léger brouillard
Sur tous ceux qui font l'amour buissonnière
En jouant dessus à colin-maillard.
Les Grâces alors tenaient cour plénière,
Plus d'une marquise au mutin regard,
En prenant parfois l'habit de meunière,
Devait y puiser d'un geste mignard,
C'était l'heureux temps des amours galantes,
Et lorsque je vois vos mains nonchalantes
M'ouvrir les trésors du frêle jouet,
Je songe tout bas au tendre supplice
Des marquis poudrés qui l'oeil en coulisse
Aimaient entre deux pas de menuet.
Chants d'aurore, 1886.
Retour aux articles de la catégorie Chants d'aurore, 1886 -