Hélène Vacaresco

Hélène Vacaresco

Septembre

Septembre

 

Que les premiers jours de Septembre

Sont doux et tièdes! l'on croirait,

Sous le soleil aux pâleurs d'ambre,

Voir éclore un printemps secret.

 

Nulle fleur encore n'est morte,

Les gais oiseaux sont toujours là,

Comme en Avril, la brise apporte

L'odeur fine du réséda.

 

L'ombre des feuilles danse et tremble

Sur l'herbe qu'elles vont couvrir;

La Nature veut, ce me semble,

Etre belle avant de mourir.

 

Et comme elle dans sa détresse,

Mon coeur triste sent le besoin

D'un grand renouveau de tendresse;

Pourquoi, chère âme, êtes-vous loin?

 

Que les premiers jours de Septembre

Seraient doux si vous étiez là,

Quand vers le ciel aux pâleurs d'ambre

Monte l'odeur du réséda!

 

Chants d'Aurore, 1886



05/10/2012
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour